Anagor des Marais

Aux premières heures, rien n´éxistait dans ces marais
De puanteur, jamais d´air frais, trop de vapeur
Et cette odeur, c´est l´affreux parfum de la peur
Aucune erreur, d´en parler me donne mal au coeur

Mais un beau jour, des bulles ont bougé dans boue
D´un geste lourd, un étranger s´est mis debout
Ses pieds labourent la terre et le sol encore mou
Pas de détours, son poids fait craquer les cailloux

Anagor ne mange que des images
Par un oeil au milieux du visage
C´est la faim qui l´enmène en voyage
Il lui faut de nouveaux paysages
Il avance et le jour et la nuit
Poussé par son immense appetit
Dévorant habitants et pays
Mais il a toujours faim
et le monde est trop petit pour lui

Pas de frontières pour arrêter sa trajectoire
En solitaire, tant qu´il y a quelque chose à voir
Ville ou désert, il fait briller comme un miroir
Son oeil en verre, buvant les ombres et les lumières

Le jour finit, et le soleil se perd en mer
Horizons gris, griffés de reflets incendiaires
Enfin la nuit, Anagor se fait sa lumière
A la bougie, se nourrit de ce qu´il éclaire

Anagor ne mange que des images
Par un oeil au milieux du visage
C´est la faim qui l´enmène en voyage
Il lui faut de nouveaux paysages
Il avance et le jour et la nuit
Poussé par son immense appetit
Dévorant habitants et pays
Mais il a toujours faim
et le monde est trop petit pour lui

Sans doute un jour, le trajet de ce voyageur
Au petit jour, va croiser ta route en douceur
L´oeil de velours, Anagor viendra sans pudeur
Te faire la cour, si ton portrait lui tiend a coeur