La Java
Moi j´connais tous les pavés des trottoirs de mon quartier
Je sais les mots qu´il faut dire
Les mots qui attirent
Les passants d´une heure
Qui cherchent un rien de bonheur
Tous les soirs j´vais au turbin
J´ramène des ronds pour mon Martin
Qui m´attends au chaud dans sa piaule
Il est même pas drôle
L´est même pas joli
Oui mais moi j´en crache pour lui
Quand il m´regarde comme ça
En dansant la java
J´ai les jambes en papier
J´peux plus lui résister
Il a les yeux d´un coquin
C´est un mac de Saint-Germain
Il m´appelle gentiment sa poule
Il m´lâche dans la foule
Moi j´ramène du blé
Et c´est comme ça qu´on peut bouffer
Il m´dit qu´un jour on ira loin
On oubliera tous les copains
Pour un pays où l´soleil brille
Ca s´ra la vraie vie
Dans une grande maison
Pis on aura des tas d´lardons
Quand il m´regarde comme ça
En dansant la java
J´ai les jambes en papier
J´peux plus lui résister
Ce soir il pleut sur Paris
Le ciel est noir et les murs gris
J´ai les ch´veux qui m´collent au visage
C´est l´grand arrosage
Ca m´fiche le bourdon
L´hiver s´est gourré d´saison
Alors moi je pense au pays
Où-s-qu´on ira finir not´vie
J´aurai plus b´soin d´faire le trottoir
J´donnerai des pourboirs
On m´dira Madame
J´pourrai oublier Paname
Quand il m´regarde comme ça
En dansant la java
J´ai les jambes en papier
J´peux plus lui résister