La Mort d´Anagor
Le jour venait de se lever quand Anagor est arrivé
Devant la vallée des Rois-fous
Il ouvrit sa boîte à images, y enferma le paysage
Et surpris tomba à genoux
Car la boîte était pleine et son crâne s´est fendu
Anagor bascula puis resta étendu
De la plaie s´échapèrent les images de sa vie
C´était ce matin même, il est presque midi
Le soleil est sans pitié sur la vallée des Rois-fous
Déjà les hommes-araignée sont retournés dans leurs trous
En collant leurs bouches ventouses à même le caillou vital
Ils arrivent à en tirer un peu d´acide minéral
Anagor agonise à l´ombre d´un rocher
Son corps est une chemise en train de se vider
Son passé s´évapore en dessins de couleur
Pour un soleil en or et pas de spectateurs
Quand le soleil de midi vient frapper plus fort encore
Alors les hommes-araignée retirent leur bras sous le corps
Dans la terre qui se desseche on entend craquer les pierre
Et puis le silence arrive, il ne faut pas user l´air
Anagor s´évapore à l´ombre d´un rocher
N´en pouvant plus de fondre et de se dessecher
De son corps sortent encore les dernieres bulles d´or
Un sinistre décor pour la mort d´Anagor
Puis le soleil s´est couché sur la vallée des Rois-fou
Et tous les homme-araignée enfin rampent hors de leur trou
De loin on entend craquer leurs corps désarticulés
Ils arrivent de tout cotés viennent entourer le rocher
Anagor est bien mort et son corps de poussière
S´est laissé disperser au grés des courants d´air
Anagor s´est éteind en perdant ses images
Et nul ne saura rien de ses trop longs voyages
Voilà les hommes-araignée qui grimpent en haut du caillou
Et le premier au sommet s´écrie "C´est moi le Roi-fou"
Vous tous devrez m´obéir, telle est la loi des ainés
Ecoutez bien mes désirs, je voudrais vous voir danser
Et c´est comme ça chaque nuit, un des Roi-fou s´époumonne
Et ceux qui restent araignée obéissent à la couronne
Jusqu´au lever du soleil, et quand il vient d´un seul coup
Sans bruit les homme-araignée rentrent épuisés dans leur trou