Naïve évidence
Si chacun avait... un lac près de sa maison
une montagne à l´horizon qui blanchit selon la saison
Près d´une forêt sachant partager son ombrage
lorsque l´été se fait sauvage et le ciel avare de nuages
La vie serait belle aux quatre coins du monde
La vie serait douce comme une romance
La vie serait belle chaque heure chaque seconde
La vie serait douce, naïve évidence
Si chacun pouvait... manger tout les jours le pain
Poussé du blé de son jardin et pétri de ses propres mains
Un toit et un lit, et de quoi faire un feu l´hiver
Bien assez d´eau dans les rivières pour que chacun s´y désaltère
Mais le désert ronge la terre, comme la jalousie ronge l´âme
Le pré du voisin est plus vert, il a plus d´argent, plus de femmes
Tu dis que rien n´est équitable, vois le clochard sur ton chemin
Et si tu l´invitais à table avant qu´il ne te tende la main
Qu´il mange un vrai repas ce soir puis s´efface à la nuit venue
Toi tu possède sans le savoir bien plus que lui n´a jamais eu
Mais le désert ronge la terre, l´égoisme enmène la danse
Chacun vit derrière sa barrière, naïve évidence
Alors oublions tout, il faut nous remettre à l´étude
Car chacune de nos certitude est une mauvaise habitude
Si chacun ici avait reçu sa part de doute
Un genre de rocher sur sa route qui force à rester à l´écoute
La vie serait belle aux quatre coins du monde
La vie serait douce comme une romance
La vie serait belle chaque heure chaque seconde
La vie serait douce, naïve évidence
Si chacun pouvait lire sa vie sur le papier
Jolie couverture cartonnée pour le matin où tu est né
Et puis des images, une photo pour chacun des ages
Suffirait de tourner les pages d´un bout à l´autre de l´ouvrage
Pour voir passer à perdre haleine notre destin comme dans un rêve
Savoir où la vie nous enmène, au pied de quel arbre elle s´achève
Regarder défiler les morts qu´on a connu de leur vivant
Alors qu´ils prononcaient encore d´autres mots que les mots du vent
Mais le beton a recouvert nos jolis jardins, nos trésors
Du manteau d´un vilain hiver, repeint en gris tous nos décors
A l´ombre des années lumières la nostalgie passe en silence
Sur les décombres de la terre, naïve évidence