Le nomade urbain

Après quelques saisons, il me repousse des ailes
Alors qu´à l´horizon la peinture se craquelle
En deux ou trois printemps je remplis mes valises
Dépassé par le temps, je sens que je m´enlise
Passe encore un été, et puis vient le moment
De quitter la cité, suivre l´odeur du vent

Je suis nomade urbain, plus de roues sous mon sleeping-car
Mais du manouche mondain, j´ai toujours gardé la guitare

Mais dans mes nouveaux murs, je les revois sans fin
Mêmes voisins bien sûr, d ´autres bruits le matin
En deux ou trois automnes, rien à faire, ils reviennent
Voilà mes vieux fantômes, tracasseries quotidiennes
Passe encore un hiver , mon destin m´a rejoint
Le coffre est grand ouvert et rien ne me retiend

Je suis nomade urbain, plus de roues sous mon sleeping-car
Mais du manouche mondain, j´ai toujours gardé la guitare

Un jour, je reconnaîtrai ma demeure et mon espoir
Cet endroit où m´arrêter, le coin où je pourrai m´asseoir
Une maison faite de rires, sans lézardes et sans fissures
Les enfants pourront courir sans se cogner dans les murs

Pour bien marquer le chemin, je tendrai un arc-en-ciel
D´un bout à l´autre du jardin et ça sera plus jamais pareil



(c) Ch. Fues